Suite à la réunion des représentants des Associations Ibuka de Belgique, de France, des Pays-Bas et de Suisse en Belgique les 17 et 18 septembre 2005,
Les recommandations suivantes ont été élaborées :
Concernant les Associations Ibuka :
- Les participants à la rencontre se sont engagés à placer l’intérêt général des rescapés du génocide des tutsi au centre de leurs actions.
- Les Associations Ibuka en Europe ont décidé d’unir leurs efforts pour promouvoir la cause des rescapés au Rwanda et dans le monde. A cet effet, elles créent une structure qui les regroupe et appelée « Ibuka Europe ».
- Les Associations Ibuka en Europe se sont engagées à promouvoir toute initiative visant à améliorer le sort des rescapés du génocide des Tutsi.
- Elles se sont notamment engagées à réclamer auprès des institutions internationales la mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes du génocide des tutsi.
Concernant le gouvernement rwandais
- Les Associations Ibuka en Europe demandent au gouvernement rwandais de redynamiser le FARG qui réduit d’année en année les prestations aux rescapés. Les Associations proposent notamment de décentraliser à nouveau la gestion du FARG afin de répondre de manière efficace aux rescapés les plus démunis qui se trouvent dans les campagnes.
- Toujours à propos du FARG, les Associations Ibuka en Europe demandent au gouvernement rwandais de respecter ses engagements et de verser les 5% de son budget à ce fonds.
- Les Associations Ibuka en Europe proposent au gouvernement de revoir son processus de libération des génocidaires qui avouent leurs crimes. Elles recommandent notamment d’agir de concert avec les associations de rescapés afin d’éviter la libération des criminels de première catégorie comme cela s’est produit dans certains cas.
- Les Associations Ibuka en Europe proposent au gouvernement rwandais d’affecter plus de crédit dans l’aménagement de cimetières pour inhumer des victimes du génocide et dans l’érection de monuments pour honorer leur mémoire.
- Les Associations Ibuka en Europe demandent au gouvernent de résoudre le problème du logement des rescapés dont les maisons ont été détruites. Onze ans après la tragédie, ces malheureux sont encore sans abri et vivent dans des conditions inacceptables.
Concerne la communauté internationale
- Les participants déplorent le fait que malgré la reconnaissance de leurs responsabilités dans le génocide, la Belgique, les Etats-Unis et les Nations Unies n’ont encore rien fait de concret pour réparer le tort dont ils sont en partie responsables.
- Les participants exhortent les organisations internationales et les gouvernements des pays occidentaux membres de l’ONU qui n’ont pas encore reconnu leurs responsabilités de le faire et de prendre une part active dans la réparation des séquelles des rescapés du génocide des Tutsi. Telle est le cas du gouvernement français qui, malgré les rapports des différentes commissions, continue à nier son rôle dans l’entraînement et l’armement des génocidaires et à être un havre de paix pour les personnes coupables du génocide et pour les négationnistes.
- Les participants demandent aux pays qui reconnaissent leur responsabilité dans le génocide, d’intégrer dans leur politique de coopération bilatérale, des clauses d’aide et d’assistance aux rescapés, en attendant la mise en place d’un fonds international d’indemnisation par lequel ils pourraient continuer cette action.
- Les Associations Ibuka en Europe demandent aux instances internationales de considérer leur collectif « Ibuka Europe » comme un partenaire à part entière à consulter et informer au moment de prendre les décisions qui touchent les rescapés du génocide des Tutsi.
- Les Associations Ibuka en Europe sont disposées à procurer l’information et l’aide nécessaire à toute instance internationale qui aurait pour but de fournir une assistance matérielle ou judiciaire aux rescapés du génocide des Tutsi.
Les associations IBUKA d’EUROPE
c/o IBUKA – Mémoire et Justice asbl
Rue de la Prévoyance, 58
1000 Bruxelles (Belgique)